Ensemble baroque Marin MARAIS


les concerts de l'ensemble    -    les disques

ensemble baroque Marin Marais1994

2009

A la suite de sa participation au tournage du film d’Alain Corneau « Tous les Matins du Monde », sur lequel il était l’asistant musical,
Jean-Louis Charbonnier se lança dans le grand projet d’enregistrer l’intégrale des œuvres pour viole de gambe et basse continue de Marin Marais (584 pièces en 23 disques).
Pour la réalisation de ce monument, il créa l’Ensemble Baroque Marin Marais

Mauricio BURAGLIA, théorbe

Pierre TROCELLIER, clavecin

Paul ROUSSEAU, viole de gambe

Jean-Louis CHARBONNIER, viole de gambe


les concerts de l'ensemble    -    les disques

 


photos Jean-Michel Sicot

 

En concert, dans le cadre du Festival Marin Marais en 2011 :

 

http://www.youtube.com/watch?v=jfZboSXItyk&feature=g-upl

 

http://www.youtube.com/watch?v=MOU-tmLwRbI&feature=g-upl

 

Marin MARAIS

(1686-1728)
 

Marin Marais est né le 31 mai 1656 à Paris et mort le 15 août 1728. Enfant de chœur à Saint Germain L’Auxerrois, il étudie la viole de gambe avec Monsieur de Sainte Colombe et la composition avec Monsieur de Lully. Il devient membre de l’orchestre Royal en 1676 et est nommé ordinaire de la chambre du roi en 1679. Il publia entre 1686 et 1725 cinq Livres de pièces de viole avec la basse continue, soit 593 pièces. Si quelques enregistrements ont permis au public de découvrir des extraits de ces recueils, aucune intégrale n’avait encore été réalisée. Commencé en 1992 l’enregistrement des cinq livres de pièces pour la viole comprendra 23 CD en 12 coffrets.

L'enregistrement des pièces de viole de Marin Marais fut achevé en 2010

Hommage à Marin Marais

 Salle Gaveau
45 rue de la Boétie Paris

 Le dimanche 5 décembre 2010 à 17 h

a eu lieu le

 Concert exceptionnel

à l’occasion de la fin de
l’enregistrement intégral des Pièces de violes (584 pièces)
 réalisation : 23 CD

 

Extraits des cinq Livres de pièces de viole de Marin MARAIS (1686 – 1728)

Pièces à trois violes, Folies d’Espagne, Suitte d’un Goût Etranger,  Les Voix Humaines, Le Grand Ballet, Le Moulinet, La Biscayenne, La Tartarine,  L’Amériquaine, Le Jeu du Volant, Le Tableau de l’Opération de la Taille…

avec la participation des interprètes de l’intégrale

 Jean-Louis CHARBONNIER, Paul ROUSSEAU, basses de viole
Mauricio BURAGLIA, théorbe - Pierre TROCELLIER, clavecin
 Marion MIDDENWAY, Claire GIARDELLI, violes
Hélène DECOIN, violon – Philippe SUZANNE, flûte traversière
Mirella GIARDELLI, clavecin - Magali IMBERT, percussions
Jean-Pierre MARIELLE, récitant

photos : Nemo Perier Stefanovitch
 

photo : Jean-Claude Veilhan

 

 

le compte rendu de Valérie Normand http://www.musebaroque.fr/Concerts/hommage_marais.htm

( www.musebaroque.fr )

 

"La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler. En ce sens, elle n'est pas tout à fait humaine."

(Pascal Quignard, Tous les Matins du Monde) Depuis la sortie de Tous les matins du monde, 1

9 ans se sont écoulés et, malgré les disparitions, l’été dernier, d’Alain Corneau et de Pierre Jaquier, les liens tissés sur le tournage sont encore bien vivants : à l’occasion de la sortie du 23ème et dernier disque de l’intégrale des pièces de viole de Marin Marais, Jean-Pierre Marielle est venu prêter sa voix à une présentation du monument musical, fruit de près de deux décennies de travail et de recherche de Jean-Louis Charbonnier et de son ensemble.

Le programme, extrait des cinq Livres qui forment l’intégrale, couvre un demi-siècle de compositions, de l’apogée du règne de Louis XIV à la Régence ; on traverse ainsi les époques, des pièces sérieuses et académiques du premier Livre (1686) à l’humour grotesque du Tableau de l’Opération, récit comique, musicalement commenté, du point de vue de l’opéré (livre V, 1730), de la virtuosité et du vertige des fameuses Folies d'Espagne à des pièces injustement méconnues du répertoire des deuxième, troisième et quatrième Livres. Les dédicaces de chaque livre, lues par Jean-Pierre Marielle de sa voix vibrante, montrent un Marin Marais modeste, soucieux des goûts de son public mais aussi pédagogue, variant les difficultés et explorant les possibilités de son instrument fétiche.

Une, deux, trois violes, avec ou sans clavecin, accompagnées ou non par le viril théorbe, la flûte gaie, le violon et les percussions populaires : les formations sont aussi variées que les compositions elles-mêmes, qui alternent rythmes envolés et graves, expression intime et fête à la campagne.

La basse de viole de Jean-Louis Charbonnier, sensible et fluide, se glisse avec sourire et regret pour le point d'orgue d'une grande aventure éditoriale, majestueuse dans la Chaconne du Premier Livre, presque trop brève, virtuose à souhait dans des Folies où plane la silhouette de Guillaume Depardieu, incroyablement touchante dans la suspension poétique de la Sarabande La Désolée, d'une théâtralité de bon ton dans le Grand Ballet. Mais c'est la cohésion complice de l'ensemble qui ravit, et conserve au concert une ambiance intime et souriante grâce notamment au théorbe tour à tour dynamique ou suggestif de Mauricio Buraglia, les percussions fières et sporadiques de Magali Humbert (superbe Tartarine), la belle viole élégiaque de Claire Giardelli. Aussi l’agencement du programme, au premier regard un peu trop chronologique, se révèle-t-il assez subtil pour présenter dans un esprit équitable une œuvre foisonnante, diverse, où les enjeux musicaux ne cessent de varier.

Le concert est enrichi par un souci de la mise en scène assez rare : l’irruption du théorbe, l’utilisation de l’espace par les formations qui se succèdent, les costumes distinguant les musiciens permanents de ceux qui prêtent un concours plus momentané, la voix tour à tour captivante et comique de Jean-Pierre Marielle, figure de Marin Marais sur la scène, tout cela concourt à donner au concert une tonalité humaine, accueillante et émouvante.

Doit-on regretter que, après tout ce temps passé à l’exercice d’une restitution méticuleuse, l’ensemble Marin Marais paraisse parfois un peu trop maître de son sujet ? La fraîcheur du violon, l’humilité de la flûte ou la naïveté des percussions apportent au projet un souffle extérieur, qui, de temps à autre, fait sonner les violes, le clavecin et le théorbe comme un peu trop sûrs de leur fidélité à l’âme baroque. Mais que cette remarque en passant, par acquit de conscience, ne masque pas l’immense plaisir que nous ont fait, ce soir-là, musiciens et comédiens.

Valérie Normand